Présentation du programme Hyperhumain
Le projet Hyperhumain, soutenu par l’Université Bordeaux Montaigne (UR MICA) et l’Université Catholique de Lille (UR Ethics), réunit un noyau dur de chercheurs (historiens, philosophes des sciences, sociologues, bioéthiciens…) et en science du vivant (neuroscience qui s’attache à interroger et à documenter les projets d’ingénieries exploratoires situés « aux frontières de l’humain ».
Intervenants
Pilotage
David Pucheu
E3D/MICA – Université Michel de Montaigne
David Pucheu, chercheur en Sciences de l’Information et de la Communication, explore les imaginaires et les idéologies sous-tendant le progrès technologique occidental. Son analyse s’étend également aux évolutions des croyances à l’œuvre dans notre société hypermoderne, avec un accent particulier sur les États-Unis.
David Doat
ETHICS – Université Catholique de Lille
David Doat, philosophe occupant la Chaire Ethique, Technologie et Transhumanisme(s) à l’UCL, se consacre à l’étude des représentations de l’« humain augmenté » et de la vulnérabilité présentes dans la littérature philosophique, scientifique, ainsi que dans les courants trans- et posthumanistes contemporains.
Franck Damour
ETHICS – Université Catholique de Lille
Franck Damour, professeur agrégé, essayiste et historien des idées, a initialement consacré ses recherches à l’évolution de la pensée religieuse russe. Cependant, il a ensuite dirigé son intérêt vers l’analyse des changements anthropologiques présents dans le mouvement transhumaniste. Sa focalisation particulière porte sur l’histoire de ce mouvement et ses dimensions religieuses.
Matthieu Montalban
BSE – Université de Bordeaux
Maître de conférences HDR, chercheur au sein de l’UMR BSE, université de Bordeaux, Matthieu Montalban travaille dans une optique d’économie institutionnelle sur ses domaines de prédilection que sont l’économie industrielle, la construction sociale des marchés, la financiarisation des industries en particulier dans l’industrie pharmaceutique, l’économie des plateformes.
Comité scientifique
Jean-Yves Goffi
Université Pierre Mendès France – Grenoble
Jean-Yves Goffi, philosophe et professeur émérite à l’Université Grenoble Alpes, est membre associé du Groupe de Recherches Institut de Philosophie de Grenoble (EA 3699). Son domaine de recherche englobe l’éthique appliquée, se concentrant notamment sur l’éthique biomédicale et le statut éthique de l’animal, ainsi que sur la philosophie de la technique. Actuellement, il se consacre à l’étude de l’idéologie transhumaniste et du corpus de textes qui la sous-tendent.
Edouard Kleinpeter
BSE – Université de Bordeaux
Ingénieur de recherche CNRS au laboratoire Bordeaux Sciences Économiques. Après des études en physique théorique, en médiation scientifique et en épistémologie, il a exercé le métier de journaliste scientifique avant d’intégrer le CNRS en 2009 à l’Institut des Sciences de la Communication. Il y a notamment travaillé sur les questions de technologisation du corps et sur l’analyse des discours transhumanistes. Diplômé de l’Enseirb-MatMeca depuis 2019 (ingénierie informatique), ses travaux académiques actuels se concentrent sur les enjeux éthiques et environnementaux des technologies numériques.
Alexandre Moatti
Sphere – Paris VII
Alexandre Moatti, haut fonctionnaire d’État, diplômé de l’École polytechnique et ingénieur général des Mines, exerce en tant que chercheur en histoire des idées à l’Université de Paris (Diderot). Il explore spécifiquement les racines françaises du transhumanisme, tout en continuant sa carrière de vulgarisation scientifique et historique à travers des initiatives telles que la webTV cultureGnum.fr.
Jessica Lombard
Northwestern italian philosophy consortium fino / ETHICS – UCL
Après avoir obtenu son diplôme de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr et son Philmaster (master de philosophie) de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et de l’École normale supérieure (ENS) Ulm, Jessica Lombard a complété son doctorat en philosophie à l’Université du Piémont Oriental en Italie. En tant qu’enseignante-chercheuse à l’Université Catholique de Lille en France, elle se spécialise dans la philosophie de la technique et la phénoménologie.
Apolline Taillandier
POLIS – Université de Cambridge
Apolline Taillandier, chercheuse postdoctorale en histoire des idées politiques, exerce ses activités à l’Université de Cambridge (POLIS, CFI) et à l’Université de Bonn (CST). Ses travaux se concentrent sur l’histoire du transhumanisme anglo-américain ainsi que sur l’intelligence artificielle, couvrant la période des années 1960 à nos jours.
Chercheurs associés
Cédric Brun
SPH – Université Bordeaux Montaigne / NEHUS, IMN – Neurocampus Bordeaux
Cédric Brun est maître de conférences en philosophie des sciences à l’université Bordeaux Montaigne. Ses recherches portent sur l’histoire et la théorie de la philosophie de l’esprit au sein de l’unité de recherche Sciences, Philosophie, Humanités (université Bordeaux Montaigne et université de Bordeaux) et la philosophie des neurosciences dans l’équipe Neurosciences, Humanités et Société qu’il dirige au sein de l’Institut des Maladies Neurodégénératives (CNRS et université de Bordeaux).
Nicolas Rougier
INRIA / IMN – Neurocampus Bordeaux
Directeur de recherche INRIA où il dirige l’équipe de neurosciences computationnelles. Son activité de recherche s’inscrit dans le cadre général des neurosciences où il cherche à comprendre la cognition et les conditions de son émergence sur la base d’un substrat de calcul numérique, distribué et adaptatif. Sur le long terme, ses recherches ont vocation à irriguer les champs des sciences du numérique en offrant des modèles de calcul alternatifs, de la médecine pour rendre compte du fonctionnement normal et pathologique du cerveau et enfin, de la philosophie quant à la question de la relation corps/esprit.
Maël Montévil
Post-doctorant UMR 7057, Matière et systèmes complexes – Université Denis Diderot
Biologiste théorique travaillant au carrefour de la biologie expérimentale, des mathématiques et de la philosophie.
Chargé de recherche au CNRS, au Centre Cavaillès République des Savoirs UAR 3608, École Normale Supérieure.
Eric Fourneret
ETHICS – Université Catholique de Lille
Maître de conférences en philosophie au laboratoire ETHICS à l’Université Catholique de Lille. Spécialisé en philosophie morale, philosophie de la technique et en bioéthique, ces travaux appréhendent les technologies comme des moyens de compenser des vulnérabilités humaines et comme sources de nouvelles vulnérabilités (dont l’autonomisation des technologies, et les impacts sur la nature humaine).
Olivier Le Deuff
Université Bordeaux Montaigne
Professeur des universités en sciences de l’information et de la communication l’université Bordeaux-Montaigne et à l’IUT Bordeaux Montaigne. Il s’intéresse notamment au domaine de la documentation et de l’information numérique, en particulier aux questions en lien avec les humanités numériques.
Ugo Bellagamba
Université côte d’azur – Nice
Ugo Bellagamba, écrivain français renommé de science-fiction et enseignant en histoire du droit à l’Université de Nice, a débuté sa carrière littéraire dans l’anthologie périodique « Étoiles Vives ».
Lauréat du prestigieux prix Rosny aîné de la nouvelle en 2005 pour « Chimères » (paru dans Bifrost n°36), Ugo Bellagamba a rencontré un succès significatif avec son uchronie « Tancrède », plongeant les lecteurs au cœur des croisades au Moyen ge. En tant qu’essayiste et organisateur de colloques, il s’engage activement dans la valorisation du patrimoine de la science-fiction et le soutien à la recherche.
Fanny Georges
Maître de conférences – Université Sorbonne Nouvelle
Maître de conférences habilitée à diriger des recherches en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) à la Sorbonne Nouvelle, Institut de la Communication et des médias/UFR Arts & Médias, IRMECCEN (EA1484), travaille sur les mythes sociotechnologiques de l’existence (identité numérique, mort numérique, immortalité numérique) dans une approche sociologique et sémiologique des traces numériques.
Consortium
Partenaire
Description détaillée
L’accélération de l’innovation dans des domaines technoscientifiques hautement prospectifs, comme l’Intelligence Artificielle Générale, les neuro- ou les bio-technologies, interroge la capacité de nos sociétés à se saisir des enjeux éthiques, sociaux et politiques qui leur sont associés. Ces technologies forment des champs d’applications techniques, basés sur des savoirs scientifiques encore parcellaires (dans le champ des sciences cognitives, des neurosciences, ou encore de la biologie moléculaire), qui se déploient moins en vertu d’un régime de vérité que d’un régime de promesse. Ces savoirs hybrides, alliant expectatives scientifiques et promesses de réalisations offrent, ni plus ni moins, la perspective d’un élargissement de la condition humaine que cherche à saisir la notion d’hyperhumain.
L’extension de la vie et la lutte contre le vieillissement (la médecine “anti-âge”) auxquels s’adressent aujourd’hui d’innombrables start-up en biotechnologie aux États-Unis mais aussi en Europe, ainsi que les projets d’augmentation de l’intelligence humaine, somatique (par le truchement des neurotechnologies) ou exosomatique (la perspective, ouverte notamment par la récente diffusion des Larges Modèles de Langage, d’une hypothétique “Intelligence Artificielle Générale” basée sur des réseaux de neurones artificiels), figurent sans doute parmi les promesses les plus ambitieuses de cet hypothétique “tournant” technoscientifique. C’est précisément à ces projets et aux réseaux d’acteurs qui les portent que s’adresse ce programme de recherche destiné à éclairer les dynamiques contemporaines de la technoscience et leurs impacts, actuels et potentiels, sur le changement socio-technique.
Hyperhumain constitue le prolongement de plusieurs programmes éponymes qui ont permis de consolider un réseau de chercheurs pluridisciplinaire (SIC, philosophie des sciences et des techniques, sociologie, économie, droit, sciences politiques, neuroscience, médecine, biologie, informatique) attaché à questionner les travaux de “l’ingénierie exploratoire” initialement promus par les minorités bruyantes des mouvements transhumanistes et techno-progressistes qui ont bourgeonné dans le monde occidental depuis la fin des années 80.