L’accélération de l’innovation dans des domaines technoscientifiques hautement prospectifs, comme l’Intelligence Artificielle Générale, les neuro- ou les bio-technologies, interroge la capacité de nos sociétés à se saisir des enjeux éthiques, sociaux et politiques qui leur sont associés. Ces technologies forment des champs d’application technique basés sur des savoirs scientifiques encore parcellaires (dans le champ des sciences cognitives, des neurosciences, ou encore de la biologie moléculaire), qui se déploient moins en vertu d’un régime de vérité que d’un régime de promesse. Confinés dans les arcanes de communautés épistémiques peuplées de chercheurs et d’ingénieurs aux dynamiques entrepreneuriales, ces savoirs hybrides, alliant expectatives scientifiques et promesses de réalisations offrent, ni plus ni moins, la perspective d’un élargissement de la condition humaine que cherche à saisir la notion d’hyperhumain.

La notion d’hyperhumain désigne donc l’horizon d’un dépassement de la condition humaine instrumenté par la technoscience dont témoignent aujourd’hui de nombreux projet de recherche et développement de part le monde. Si on a coutûme d’associer un tel projet avec celui défendu aux cours des 3 dernières décennies par le mouvement transhumaniste, la notion d’hyperhumain ne renvoi pas à une programmatique telle que l’incarne le « trans » ou le « post » humanisme. L’hyperhumain constitue un objet de recherche descriptif permettant d’interroger les projets toujours plus nombreux (se revendiquant ou non du transhumanisme) qui